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Une brève histoire de l'Art Urbain, du Graffiti au Street Art (2/3)

Une brève histoire de l'Art Urbain, du Graffiti au Street Art (2/3)

Stéphanie PiodaPosted on November 25, 2021

Dans les années 1980/90, le Vieux continent commence à se passionner pour le mouvement après les États-Unis. Le Graffiti et le Street Art déferlent alors comme une véritable onde de choc, synonymes de liberté d'expression et de tremplin pour certains artistes. Retour sur la vague déferlante et les années débridées.

 

La génération des “historiques”

Une fois le mouvement lancé aux États-Unis, il ne pouvait ensuite que fondre sur l'Europe. Attirés par le phénomène à New York, certains artistes français vont d’ailleurs traverser l'Atlantique pour mieux contempler ce nouveau mode d’expression. Ce sera très tôt pour Blek le Rat (dont se réclame Banksy) puisque dès 1971, il reste surpris de voir “des graffiti artistiques sauvages” comme il le dit, “dans le métro, sur les murs entourant les terrains de basket, des graffitis dessinés au marqueur, des signatures nerveuses surmontées d’une couronne, des lettrages peints à la bombe, remplis de volutes et de couleurs, sont omniprésents”. Basquiat contribue également à fertiliser les esprits au travers de plusieurs expositions: en 1981 à Modène, en 1982 à Zurich, Rotterdam et Rome, en 1986 à Cologne et en 1987 à Paris... Et puis sous la pression de la “chasse aux graffeurs” qui sont traqués comme de véritables délinquants, les artistes Américains vont peu à peu s'exiler sur le Vieux continent: Quik aux Pays-Bas, Toxic en Italie, JonOne, Futura 2000 et Seen à Paris... De quoi stimuler les jeunes graffeurs par une culture qui a vocation à devenir internationale!

Père fondateur du pochoirisme qui inspirera Banksy, Blek le Rat a commencé à peindre ses rats en 1981 à Paris. L’artiste ci-dessus tenant son pochoir le plus iconique d'un rat (©Waco Tribune-Herald).
Père fondateur du pochoirisme qui inspirera Banksy, Blek le Rat a commencé à peindre ses rats en 1981 à Paris. L’artiste ci-dessus tenant son pochoir le plus iconique d'un rat (©Waco Tribune-Herald).

Puis c’est l'explosion!

Dans toute l'Europe, les artistes s'organisent en crews, prennent d'assaut les friches industrielles, les terrains vagues, les immeubles abandonnés, sans oublier bien sûr les murs des villes et les métros. L'art devient accessible à tous comme jamais il ne l’a été auparavant, il suffit de prendre une bombe de peinture et de taguer son pseudonyme sur les murs la nuit. Les shoots d'adrénaline complètent le tableau et on photographie ses trophées avant qu'ils ne soient effacés pour les immortaliser. Des autodidactes fleurissent et les artistes qui sortent des Beaux-Arts y voient un nouveau terrain de jeu. On y retrouve la même énergie et la même envie d'un art débridé que dans la Figuration libre contemporaine de Combas et Di Rosa. Les murs se couvrent d'une explosion de créations éphémères qui s'effacent bien souvent au profit de la grisaille des pignons anonymes. Jef Aérosol placarde ses portraits de célébrités et d'anonymes, Miss.Tic ses pochoirs de silhouettes féminines relevés de phrases percutantes et Jérôme Mesnager (qui est un des rares à ne pas avoir de pseudo) multiplie ses “hommes en blanc” virevoltants sur les murs. Speedy Graphito va aller si loin qu’il va même laisser son numéro de téléphone à côté de ses peintures... Et bingo! Il trouvera grâce à cela sa première galerie parisienne (Polaris) et il sera en charge de composer l'affiche de “La ruée vers l'art” pour le Ministère de la Culture en 1985! Impertinence et insouciance sont les maîtres mots de cette époque dont la bande son oscille entre punk et hip hop.

Inspiré par le dynamisme de la Figuration libre, Speedy Graphito est un des pionniers du street art en France aux côtés d’artistes comme Jef Aérosol, Miss.Tic, Jérôme Mesnager et VLP (©Photo DR).
Inspiré par le dynamisme de la Figuration libre, Speedy Graphito est un des pionniers du street art en France aux côtés d’artistes comme Jef Aérosol, Miss.Tic, Jérôme Mesnager et VLP (©Photo DR).

 

Une démocratisation de l'art

L’expression politique n'est jamais très loin et nombreux sont les artistes qui défendent un art qui se veut engagé. L'arrivée de la gauche au pouvoir en France en 1981 traduit une soif de liberté qui va bouleverser la société française et donner naissance à de nombreuses explorations artistiques. De leurs côtés, Barcelone est à peine affranchie du joug de Franco, Berlin voit sauter ce mur qui divisait la ville depuis 28 ans et qui met fin à la Guerre froide, Bristol et Londres donnent naissance à deux “écoles”, et de l’autre côté de l’atlantique commence l’émergence des Pixadores à São Paulo, véritables tags peints au rouleau. Prendre possession de la rue n’est donc pas un acte anodin à l'époque mais un moyen de s'affranchir du système, des galeries et des institutions qui dirigent le monde de l’art. Il s’agit donc d’un phénomène qui permet à la fois de revendiquer une liberté d'expression mais également d’agir comme une véritable force motrice pour la démocratisation de l'art.

La chute du mur de berlin en 1989 marque la fin d’une époque mais également la création d’un lieu artis-tique avec la East Side Gallery dont Thierry Noir sera le premier artiste à oser peindre les murs.
La chute du mur de berlin en 1989 marque la fin d’une époque mais également la création d’un lieu artis-tique avec la East Side Gallery dont Thierry Noir sera le premier artiste à oser peindre les murs.

Ainsi, depuis sa naissance entre Philadelphie, New York et Paris, les deux décennies que sont les années 80 et 90 ont été fondatrices pour le développement international de l’Art Urbain. Ce dernier va considérablement marquer les esprits pendant cette période et s’imprégner de manière durable dans notre société. En faisant partie du décor dans les plus grandes villes d’Europe, il devient le marqueur d'une époque avant de peu à peu devenir un segment légitime sur le marché de l'art contemporain.

 

Découvrir la partie 3 sur 3

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